Le retour
Après quelques jours pleins d'angoisse, la sérénité est revenue au foyer. Le chirurgien et son compère l'anesthésiste ont fait de l'excellent travail. Mon bonhomme est sur pied. Le soleil revenu lui aussi, après une aussi longue absence, va contribuer à la remise en forme. Etrange vie que la mienne où la joie d'une opération réussie s'inscrit dans le souvenir cruel. Il y a dix ans, j'étais à Paris au Val de Grâce où mon fils se mourrait sous mes yeux. Il n'avait plus que 5 jours à vivre... Il faisait froid à Paris, j'ai dû m'acheter en urgence un vêtement chaud. Il a même neigé un jour ou deux. Cette période que chaque année j'appréhende avec son lot de tristesse jamais consolée, se teinte de joie à voir le malade s'éloigner de la menace qui pesait sur lui. C'est cela vivre.
Sous le soleil du jour qui tire à sa fin, les bovins paissent, enfin sortis de l'étable.